Sophie El Kharrat : «J’avais peur que ça finisse mal pour Paul»

Paul El Kharrat lors d’une séance de dédicaces © Hans Lucas/AFP via Getty Images
David Barbet Animateur

Sophie El Kharrat trace son parcours de vie avec son fils Paul dans le livre «Atypique». 

Rencontre avec la maman et le champion des «12 coups de midi» (TF1). 

Le fait de ne pas avoir été comprise pendant l’enfance de Paul a-t-elle été la plus grande douleur ? 

Sophie : Oui, de ne pas avoir une réponse de la part du milieu médical. Cela a mis 13 ans avant d’avoir une réponse sur le syndrome Asperger. J’étais dans l’errance d’un diagnostic. On est tous dans l’ignorance par rapport à ça. 

Paul, une fois qu’on a mis le diagnostic, est-ce que cela a changé votre vie ? 

Paul : Il y a intérêt pour que l’autre puisse comprendre. Savoir de quoi on parle, d’avoir une définition précise est un soulagement, une libération. Il est indéniable que cela soit d’une grande importance. 

Avez-vous eu peur de votre fils exposé dans une émission comme « Les 12 coups de midi » ? 

Sophie : Je n’ai pas eu peur. J’étais juste convaincue qu’il ne ferait qu’une seule émission. Le studio de télévision est tout ce qui ne lui fallait pas. Je me suis trompée. J’étais dans le stress pendant les cinq mois de tournage, j’avais peur que cela se finisse mal avec un incident diplomatique. 

Dans le livre, vous évoquez le rapport entre le frère et la sœur de Paul. Quelles sont vos relations aujourd’hui dans la fratrie ? 

Paul : Actuellement, on ne fait plus d’activité ensemble. On a chacun nos occupations. Nos rapports sont distendus. Cela peut changer à tout moment. 

Dire la vérité est une chose importante pour Paul. En quoi dire la vérité peut provoquer un malaise dans notre société ? 

Paul : J’essaie d’expliquer pourquoi je pense cela. Cela atténue la frustration. Les gens peuvent être agacés par ce que j’ai pu dire, cela peut déranger. Les gens restent dans l’ignorance par peur que leurs illusions soient détruites. C’est dur de vivre dans ce monde me concernant car je n’ai aucune illusion. Quand je réveille tout le monde, c’est assez sombre. 

Sophie : Quand il était en classe, il reprenait le professeur d’histoire-géographie. J’ai dû le coacher pour qu’il évite d’humilier le professeur devant les élèves. 

Retrouvez la suite de l’interview en vidéo ci-dessous :

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